À propos de Sandy Beach
Aux abords de la rivière des Outaouais, à l’ouest de Montréal, se trouve l’un des trésors les plus chers de Hudson : Sandy Beach. Connu de la communauté mohawk sous le nom de Skaniatarati, ce joyau naturel offre une combinaison exceptionnelle de rivages sablonneux, d’écosystèmes florissants et de quiétude dans une région où l’accès libre aux rives se fait de plus en plus rare. Pour les résidents comme pour les visiteurs, Sandy Beach n’est pas seulement un lieu pittoresque : c’est un espace essentiel qui nourrit la santé, soutient des écosystèmes vitaux et renforce le sentiment d’appartenance.
Le terrain est partiellement propriété de la Ville de Hudson, mais 32,5 acres restent entre les mains d’un propriétaire-développeur privé. Ce site unique se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins alors que la communauté de Hudson décide de son avenir.
    
        
    
        Là où la terre rencontre l’eau… et la communauté
Situé au cœur de Hudson, à l’embouchure de la rivière Viviry qui se jette dans l’Outaouais, Sandy Beach forme avec le parc Jack Layton voisin un ensemble d’une richesse exceptionnelle : 57 acres de plage sablonneuse, marais boisés, étang de castors, estuaire et rivière. Ce site naturel d’exception est parcouru de sentiers, de passerelles et de belvédères qui en révèlent toute la beauté.
Depuis plus de 120 ans, Sandy Beach est un lieu public vital. Les habitants de Hudson et des environs viennent s’y promener, se baigner, observer les oiseaux, se rassembler en famille ou simplement profiter du calme.
Dans le sud du Québec, où seulement 2 % des rives demeurent accessibles au public, Sandy Beach figure parmi les derniers rivages ouverts à toutes et à tous.
La science confirme désormais ce que les résident.e.s ressentent depuis longtemps : l’accès à la nature améliore la santé physique et mentale.
Être à proximité des espaces verts et bleus réduit le stress, stimule le système immunitaire et favorise la guérison.
Les enfants qui jouent régulièrement dehors développent des capacités cognitives accrues et un sens plus profond de la responsabilité environnementale. Pour toute personne vivant une épreuve physique ou émotionnelle, l’accès régulier à la nature peut être transformateur.
Un héritage vivant, issu de 11 000 ans d’histoire
Bien avant l’apparition des villes et des sentiers, Sandy Beach prenait déjà forme, à l’aube de la fin de la dernière ère glaciaire. En se retirant il y a 11 000 ans, la mer de Champlain a laissé derrière elle des couches de dépôts glaciaires modelés par le vent et l’eau. Le sable distinctif de la plage date de cette époque.
Au fil des siècles, les forces de l’Outaouais et du Saint-Laurent ont façonné le littoral. Les bancs de sable qui s’étendaient autrefois jusqu’à Quarry Point ont rétréci, et ce qui demeure aujourd’hui accessible au public — moins du tiers de la plage d’origine — n’en reste pas moins un vestige inestimable de l’histoire géologique et humaine de la région.
    
        
    
        L’importance de ces terres : leur richesse écologique
Sandy Beach conserve encore aujourd’hui une grande partie de sa biodiversité et de sa résilience naturelle. Une étude menée en 2024 y a recensé 343 espèces, dont 29 espèces en péril. Reliant la rivière des Outaouais au bassin versant de la Viviry, ce corridor écologique permet à la faune et aux écosystèmes de prospérer.
Allant des grenouilles aux renards, en passant par les hérons, les aigles et jusqu’aux papillons monarques, Sandy Beach abrite un réseau de vie rare parmi les milieux urbanisés.
Les chercheurs classent ce site parmi les plus riches en biodiversité de toute la MRC de Vaudreuil-Soulanges.
Ces milieux jouent aussi un rôle crucial contre les changements climatiques : les marais absorbent l’eau en période de crue, les forêts capturent le carbone et nettoient l’air. Ces systèmes naturels protègent autant les habitations que la vie qui les entoure.
Lorsque boisés et milieux humides sont morcelés ou remblayés, leurs fonctions écologiques disparaissent. La fragmentation mène à l’effondrement.
C’est pourquoi les scientifiques et les organismes de conservation recommandent de protéger l’ensemble des 57 acres, pas juste des portions de l’ensemble.
Une priorité régionale.
Un rapport d’Eco2urb/Habitat, commandé par la Ville de Hudson, souligne l’importance de la connectivité écologique de Sandy Beach à travers le corridor de la rivière Viviry.
Un rapport de Terra Humana, commandité par Nature Hudson, confirme sa valeur comme « point chaud » de biodiversité à l’échelle régionale. Enfin, une étude de l’Institute for Sustainable Finance (Université Queen’s, 2023) démontre que ces milieux constituent un capital naturel qui réduit les coûts liés aux inondations, purifie l’eau de rivière utilisée en aval et stocke le carbone. 
    
        
    
        
    
        Protéger cet écosystème n’est pas seulement une question environnementale : c’est un investissement public. Une fois détruit, le coût de remplacement est infiniment plus élevé.
    
        Un héritage à préserver
Depuis des décennies, des citoyen.en.s et des organismes comme le groupe Sauvons Sandy Beach se mobilisent pour sensibiliser et protéger ce site exceptionnel. Jusqu’à récemment le terrain était menacé par un développement immobilier de 214 maisons. Le futur de Sandy Beach est aujourd’hui en jeu.
Portée par un élan collectif en faveur de la conservation et visant à ce que l’ensemble du site soit détenu et géré pour le bien de la communauté, la Ville de Hudson a négocié l’achat des 32,5 acres détenus par le promoteur privé.
Cette acquisition permettrait de protéger le site pour toujours, non seulement contre le développement, mais aussi contre l’érosion graduelle de son caractère et de sa biodiversité.
Assurer la protection du site permettrait une gestion durable: des sentiers balisés protégeant les zones sensibles, une signalisation à vocation éducative et des projets de restauration des habitats visant à renforcer l’écosystème déjà en place. Cela enverrait également un message puissant.
En cette ère marquée par la crise climatique et la fragmentation sociale, choisir de préserver ce lieu, c’est choisir de préserver ce qui compte vraiment.
Comme l’a dit Jack Layton, dont le parc voisin porte le nom : « Mes amis, l’amour vaut mieux que la colère. L’espoir vaut mieux que la peur.» Sandy Beach inspire à la fois l’amour et l’espoir : l’amour d’un lieu qui nous relie à la nature, et l’espoir que nous pouvons encore faire les bons choix pour les générations à venir.
